Assise à 6 (et 2 ânes)

Le voyage est bel et bien fini. La vie de sédentaire nous attend. Quelle chance d'avoir pu appuyer sur le bouton pause et vivre ces temps avec nos enfants. 

Bravo les enfants, bravo mon petit mari ! Je suis tellement impressionnée par vos richesses et votre adaptation ! Vous pouvez etre fiers de vous !

Au retour, Timothée et Louise ont eu un peu de mal à revenir à l'école, assis, dedans. Ombeline s'est adaptée et a croqué le college à pleine dents ! Cléophée commencait à ne plus bien se souvenir de sa chambre ! Raph me parle deja d'aller à Jerusalem... je vais savourer le confort !

Voici des nouvelles de notre visite de la " Citta della Pacé", oui je sais ce n'est pas trop TAU !!! Ah ah je me surpasse !

A notre arrivée nous avons reçu un diplôme des pèlerins, même Ramsès et Sultan ont pu en bénéficier d'un ! Puis nous sommes allés à la messe d'accueil. Nous, tous sales, transpirants et fatigués au milieu des autres fidèles, normaux. Nous, qui venons de passer 3 mois dans la nature, nous voilà dans la basilique inférieure ornée de peintures sublimes, de dorure et d'un magnifique ciel étoilé. L'émotion est encore bien palpable, la fatigue aidant ! Louise et Cléophée en ont profité pour faire un petit somme, Ombeline pas très captivée par les discours en italien, passe son temps retournée pour attendre l'arrivée de Raph et Timoth. Ils s'occupaient de mettre les ânes dans un lieu approprié. A la fin de la messe on nous a nommé en expliquant notre parcours, ce qui nous a permis de rencontrer Anselme, un jeune français qui s'apprête à prononcer ses voeux pour devenir franciscain. Anselme nous propose de nous revoir le lendemain matin. 

 Nous le retrouvons après la messe et bénéficions d'une bénédiction d'envoi personnelle, pour que ce pellerinage rayonne à notre retour dans nos vies "normales". Puis Anselme nous fait un formidable cadeau de bienvenue à Assise, il nous ouvre les portes du cloître. Nous admirons la plaine depuis les balcons en arcade, nous sommes entourés d'une joyeuse troupe de jeunes séminaristes. Ils nous expliquent les lieux à aller visiter, ce que St François a vécu et où. Nos enfants sont très à l'aise avec eux et feront des concours de glissade dans les couloirs! Nous découvrons une petite chapelle toute sobre où l'air est frai et partageons un petit moment de prière avec ces jeunes, l'instant est un vrai cadeau ! Ils éveillent ensuite la curiosité des enfants en nous emmenant dans le passage secret qui nous fait arriver directement devant le tombeau du saint. Nous les quittons là, très heureux de cette rencontre. 

Nous avons déposé toutes vos intentions auprès du corps de saint François ! Mission accomplie !

Au cours de notre séjour à Assise, nous avons pu faire la connaissance de la famille de Lyon qui nous suivait de quelques jours et avec lesquels nous étions en contact. On n'a pas eu le temps de mettre les formes, dés la glace entre les mains, les pipelettes se mettaient en marche, les anecdotes et astuces fusaient, les plus petits comparaient leur taille, les mamans bavardaient et les papas regardaient les cartes. Ça fait un peu cliché mais c'était ça ! Quelle joie pour chacun de partager des mots, des blagues, des partis de loup touche touche sur le parvis de la basilique ! nous étions tous trop contents de trouver des copains ! La courageuse famille Dekyvere se levait à l'aurore pour marcher au frai, elle avalait une vingtaine de kilomètres par jour ! Complementi, que Bella !!!

En ce qui concerne Assise, je dois avouer, que, passée l'émotion de l'arrivée, j'ai été surprise par la ville de St François, lui qui ne cessait d'aller vers la sobriété, la pauvreté et le dépouillement. Qu'en aurait-il pensé de ce tumulte autour de lui ? De cette enoooorme basilique pour son corps ? De ces bijoux de fresques dorées ? De ce monde et ce business en son nom ?

Cette ville attire de très nombreux touristes. Des pellerins, des érudits d'art, d'architecture... La ville est remplie de restaurants, d'hôtels, de boutiques de souvenirs... On se sent légèrement en décalage... avec nos habits délavés, troués, nos bronzage de marcheurs, nos cheveux sales et mes poils aux pattes !

Mais, au fil du temps Assise nous a laissé entrevoir l'étendue de ses secrets, de ses trésors. Nous sommes restés une toute petite semaine à déambuler dans ses étroites ruelles, à gravir ses inombrables escaliers, pousser les portes de nombreuses églises.

Nous nous sommes laissés séduire par sa beauté et par son message PAX. Nous n'avons que survolé les somptueuses peintures de Giotto, vielles de plus de 800 ans et pourtant aux couleurs toujours éclatantes.

Dans cette petite ville, pas moins de trois corps de grandes figures catholiques sont conservés: saint François, sainte Claire et Carlo Acutis, patron des jeunes dont le corps est intégre ( il est décédé en 2006, il avait 15 ans). Le voir ainsi est assez impressionnant, on dirait qu'il dort, ça me fait penser à blanche neige dans son cercueil de verre !

Nous sommes allés trouver du calme et de la fraîcheur dans l'Hermitage de saint François et de ses compagnons, Ruffin, Léon , Bernardone. Là, au milieu de la forêt et des rochers il y avait des grottes où les petits frères dormaient à même la pierre. La sobriété, le dépouillement. Je comprends alors que saint François est loin de l'image du gentil et doux homme qui prend soin des animaux. Il est cela, mais bien plus encore. Il est ce fou qui s'empêche de dormir pour pouvoir prier, il est ce jusque boutiste qui ne veut rien posséder pour se rapprocher au maximum de Dieu, rien ne doit le distraire, il mourira nu, sur la terre. Il est cet homme décidé qui guide fermement ses frères mais avec humilité, comprend qu'il ne peut tout maîtriser. 

Nous irons à Santa Chiara. Je suis toute heureuse d'aller faire un coucou à ma sainte patronne, mais suis un peu déçue, on ne parle que très peu d'elle. L'église conserve tout de même la croix de saint Damien devant laquelle saint François compris qu'il devait "relever l'Eglise". Heureusement nous découvrons l'eglise saint Damien, qui elle a été le premier couvent des clarisses ! Quel sac de nœuds ils ne pourraient pas les ranger par noms ??? Magnifique petit cloître qui se situe au pied de la ville. Il est entouré de verdure, c'est là que saint François aurait écrit le cantique des créatures juste avant de mourir. Et c'est là aussi que se situe la chapelle saint Damien, première que saint François aurait retapé. J'apprends avec étonnement que sainte Claire serait la patronne de la.... Télévision... hum ... En lien avec une messe auquelle elle aurait assisté dans la basilique alors qu'elle se trouvait malade dans son lit ( enfin son lit... une paillasse quoi !!!).

Nous sommes allés à quelques kilomètres de la ville. Là se trouve une mignonette chapelle que saint François a remise debout. C'est au coeur de cette chapelle que les premiers frères mineurs se réunissaient pour prier. C'est là que Claire a été acueilli en pleine nuit pour se consacrer à Dieu, là aussi que François est mort. Elle s'appelle le Portioncule (j'ai mit du temps à m'en rappeler , non ce n'est pas redoncule 😅). Le Portioncule, donc, a été recouverte par une basilique au XVIeme s. afin de la protéger. On a un effet poupée Russe avec une chapelle dans une basilique !  C'est aujourd'hui un énorme bâtiment que nous appercevons de loin avec son dôme et sa grande vierge dorée, elle s'appelle la basilique de sainte marie des anges. 

Les enfants ont été intéressés par tous ces lieux, car ils les connaissaient via l'excellent livre/CD sur la vie de saint François. Cette histoire est très bien décrite, complète, parsemée de chants magnifiques qui nous ont accompagnés pendant les 3 mois ! Ombeline et Timothée se rappelaient très bien des détails, des lieux, des protagonistes de l'histoire.

On aurait encore beaucoup à dire sur cette ville si particulière, ce lieu si chargé ! Je retiens son message de paix et de respect. Respect des autres, du vivant, de soi, de son âme et de son corps, respect des autres religions, de nos anciens et des générations futures, respect des animaux, de cette nature si belle qui nous est confiée, apprenons, réapprenons à respecter toute chose...

Pour finir, un grand MERCI, 

Merci toi qui lit cet article, à toi qui les a lu au fure et à mesure vivant le projet avec nous, ou à toi qui a tout lu d'une traite !

Merci à toi qui nous a porté dans tes prières ou qui a pensé à nous de temps en temps,

Merci à toi qui m'a fait un retour sur les articles ou a déposé un commentaire,

Merci, vraiment, on s'est senti soutenu !

Nous avons conscience de ce cadeau de la vie, de cette pause pour notre petite famille. Ce n'était pas facile, pas cool, comme certains le demandent, mais c'était intense, comme la vie !

On vous souhaite de tout coeur de connaître des instants identiques, forts en émotions et riches en fruits !

PACE E BENE

La Saboul's family 

Au détour d'une colline, nous avons vu Assise ! Nous étions à 30kms mais nous l'avons reconnu. Elle, dont on parle depuis un an, et encore plus ces derniers mois. Elle, vers qui nous nous dirigeons depuis le début de ce périple. Elle, si élégante avec ses pierres blanches et si arrogante adossée au monte subaso (1200m), dominant la vallée. 

La vallée qui nous mène aux pieds d'Assise n'est pas très intéressante, parsemée de villes, de champ, de routes, tout à plat. Nous avons du mal à trouver des coins pour passer la nuit ou trouver de l'ombre pour nos pauses de midi. 

Mais un matin on entend parler sur la route, et nous voyons de gros sacs à dos alors tout contents on leur lance : "buen camino !" et ils viennent à notre rencontre. 

Carmelina et Daniel sont belges, ils sont partis de chez eux, ils ont dépassés les 2000kms ! Ils avaient entendu parler d'une famille avec les ânes, alors nous voir les ravis. Je pense cependant qu'on leur parlait de la famille des Lyonnais qui nous suivent, car ils dorment aussi dans les accueils pour pèlerins. Le couple marchait ce jour avec Claire, une jeune maman bordelaise de 4 enfants. Nous ferons la matinée avec eux et nous nous quitterons après le déjeuner, car eux ont fini leur étape. Les kilomètres passent à une allure folle ! Les enfants sont bavards, Carmelina et Daniel nous apprenent une chanson qu'ils ont composé pour les chemins d'Assise, Claire nous offre des glaces. On ne perd pas une minute, on a l'impression de se connaître depuis toujours ! Quelle énergie et quel souffle ils nous partagent ! Ce fut une réelle joie de partager ces moments avec eux ! 

Ce jour là on n'a pas eu de chance avec le bivouac. Nous marchons longtemps, rien. Puis nous nous dirigeons vers l'unique terrain ombragé d'une maison abandonnée. Par politesse et pour rassurer, nous allons prévenir une voisine de notre présence, mais nous faisons recevoir comme il faut par celle que nous nommerons " la vielle bique". Elle ne veut rien savoir, menace d'appeler les carabinieries, nous vocifére :  "Tu marches ? Ben continues, vas plus loin !" Puis : "tu viens de France ? Ben retournes y !", Cleophee me regarde " ben non on est presque à Assise.... !!!". Nous sommes alors obligés de poursuivre et marchons encore en chantant à saint Christophe (patrons des voyageurs) "trouves nous un coin, un coin bien, un coin à l'ombre du matin" et les enfants rajoutent "avec une piscine" ou "de l'eau pétillante" ! Puis finalement un portail est encore ouvert, les propriétaires diront tout de suite oui ! Ouf !

Le lendemain ils nous font visiter leur jardin. Il y a toutes sorte de gallinacés, des moutons, des chèvres, deux vaches, des lapins et une vierge avec à ses côtés une icône d'un saint " c'est saint Christophe" nous dit la femme ! Ah ah joli clin Dieu ! Elle nous confie " hier je vous ai vu au loin je me suis dit que ces gens avaient l'air fatigués et avaient besoin d'aide ",  exactement !

Au petit matin, pendant notre petit dej, on entend parler. Raph nous dit "ce doit être des cyclistes", puis quelques secondes plus tard, " euh, non ils vont bien doucement..." Ce sont eux !!!! Nous sommes tous heureux de nous retrouver avec Claire, Carmelina et Daniel ! Nous chantons ensemble, de part et d'autre du portail derrière lequel nous avons dormi, la chanson du chemin d'Assise. Ils vont arriver dans l'aprem, pour nous ce sera demain. 

Puis nous cheminons encore une journée, nous empruntons un sentier vert, une sorte de chemin de santé des villes attenantes. Il est très agréable le long d'une rivière et à l'ombre. Le soir nous élisons domicile, pour la dernière fois, entre deux basses cour... Très mauvais choix ! Le concours de chant de coq a 4h du mat', ça pique !

Cela fait tout bizarre de se dire que c'est le dernier bivouac, je ne le voyais pas comme ça... Demain nous y sommes. Traverser des montagnes, des cols, des plaines chaudes, des forêts, des villes, longer des rivières, avoir été accueillis dans pleins de maisons différentes, avoir fait tant de rencontres, braver la grêle, la neige, la chaleur, tout ça tous ensemble, à petit pas... Demain c'est fini... Ce soir là était particulier, la pression montait ou descendait, je ne sais même plus ! 

Samedi 16 juillet, après avoir vécu la nuit "la plus pourrie" du voyage, mais qui a eu le mérite de nous faire décoller avant 9h, nous marchons vers Assise pour cette fois l'atteindre ! À 2kms, la voyant si proche, on craque, tous les deux avec Raph. "Mais vous êtes tristes ou contents ?" Nous demandent Ombeline interloquée. Les deux ma chérie, et aussi : fatigués, très fatigués, heureux, soulagés mais déjà nostalgiques, fiers aussi je crois !

Nous sommes aux pieds de la grande basilique de saint François, remarquable avec son immense mur chapeauté de séries d'arcades. Une dernière belle montée au soleil, une porte franchie et nous voilà au coeur de la citée, parmi une foule de touristes. Nous nous dirigeons sur le parvis de la basilique supérieure et admirons le magnifique PAX écrit en buis sur un parterre de pelouse. Nous voilà arrivés à la ville de la Paix, quelle JOIE, quel sens ! Là encore l'émotion est grande, la fatigue n'aidant pas ! Les enfants, comme les ânes, eux, sont simplement là, à profiter du moment présent, à attendre le repas de midi, qu'on enlève les saccoches, qu'on trouve un coin à l'ombre pour se poser ! 

Ce seront nos derniers pas en pellerins, en touristes particuliers, demain nous nous fondrons dans la masse, demain nous redeviendrons "normaux". 

De la tosCAGNE à L'OMBRria

Holala mais quel jeu de mot 😅!!! 

Mais c'est vrai qu'on a eu très chaud en Toscane, et le dernier jour... De la pluie ! Mais oui, la vraie, celle qui arrose, donne à boire et mouille !!! Une belle averse puis carrément un orage ! ALLELUIA !!!!

Juste après avoir écrit le dernier article nous avions rencontré plusieurs personnes qui s'alarmaient de la sécheresse. Les rivières sont à sec, les olives sont trop petites pour la récolte d'huile d'olive et la vigne souffre. C'est un désastre pour les agriculteurs qui perçoivent peu d'aide " merci au nom de tous de prier pour la planète" me lance une conductrice avec laquelle nous avons échangé quelques mots... Cela fait plusieurs fois que nous croisons des tracteurs avec des pompes qui viennent prendre de l'eau dans les rares marécages que nous croisons.

L'eau, source de vie... Indispensable, sans parler de nos difficultés à planter les sardines, ce serait malvenu !

Et puis un midi le temps se couvre, la température devient idéale pour marcher, nous allons demander de l'eau à une maison. Nous n'avons même pas le temps de récupérer nos bidons, une énorme averse tombe. Il y a justement un abri de voiture, par chance il y a la place aussi pour les ânes ! De la pluie ! Du frai ! Mais quel bonheur ! On est surexcité, on chante, on sort même les vestes de pluie pour l'occasion ! L'homme chez qui nous venons de sonner est hyper bienveillant, il nous apporte nos bidons, des couvertures puis du chocolat et des compotes à boire pour les enfants... 

La nuit suivante un énorme orage s'abat sur nous, ça pète dans tous les sens, des éclairs de toutes part, on ne fait pas trop les malins sous la tente... On met la tête sous un pull et on attend que ça passe. Cette fraîcheur retrouvée nous donne du beaume au coeur. On apprécie les paysages, les rencontres, on dort mieux... Bref on en profite ! Surtout que la fin du voyage arrive à grands pas, alors on savoure les couchers de soleil, les temps prières dans un champ d'olivier, de voir nos 4 enfants s'inventer des histoires ("on disait que j'habites dans un château avec 3 piscines et que je parlais italien français et anglais"!!!). Je me mets à tout remercier : frère vent pour son air frai, soeur eau, frère nuage... Les enfants commencent à avoir légèrement peur de moi !!! Avec ce voyage la nature nous semble si providentielle!

La dernière ville touristique de Toscane que nous avons traversée, Montepulchiano, a été un bain de foule mais aussi l'occasion de discussions autour de notre démarche. Un homme nous demande d'attendre puis nous offre une bouteille de vin, un cadeau pour nous les adultes ! oui encore une histoire de vin, mais je n'y suis pour rien c'est une spécialité du coin ! ( On nous a aussi offert de l'huile d'olive 😜). 

Depuis que nous sommes en Umbria il y a des nuages dans le ciel, cela nous semble plus vert. Il fait chaud, hein quand même, nous sommes tout de même en juillet et en Italie, mais la température est supportable. Nous appercevons plusieurs lacs, et passons au sud du grand lac Trasimène. La région est bien moins touristique que sa voisine la Toscane, ce qui n'est pas désagréable non plus pour les vagabonds que nous sommes .

Il y a beaucoup moins de pelerin que sur la via Francigena, le chemin d'Assise est surtout emprunté par des français. Nous avons partagé quelques pas, un temps de prière et un bivouac avec Amandine et Louis. C'etait un plaisir de passer ces moments avec eux, les enfants ont particulièrement apprécié l'histoire-origami d'Amandine. Ils avaient oublié des affaires au bivouac, alors nous les avons fait passer aux pellerins suivant qui leur ont rendu quelques jours après ! C'est très sympa cette ambiance de pelerinage et de route en commun, un lien se crée entre nous, nous partageons un bout de chemin et d'histoire en commun. 

Pour faire avancer les troupes Raph reprend les "fabuleuses histoires de poipoi le petit pois" une série qu'il avait commençé lors de notre voyage en camion en 2016 que les enfants adorent ! Il ne tarie pas d'imagination, le dernier episode était l'anniversaire de Sasa la salade ! Quand à moi j'ai épuisé tous les Disney que j'ai vu petite ! Les enfants réclament souvent des histoires de "quand ils étaient petits".

Nous sommes tout proche du but.

"Assise en Italie" comme l'appelle Cléophée, n'est plus qu'à une quarantaine de kilomètres... Nous sommes à la foi heureux d'y arriver et déjà un peu nostalgiques de finir ce projet, ce temps de pause offert à notre famille, sans horaire, avec les seules contraintes de la nature...

Essayons de profiter de l'instant présent ! 

Cette semaine nous avons passé la barre des 500kms à pied ! 

Sur le chemin de la via Francigena que nous suivons, un couple de pellerin québécois a parlé de nous a un pellerin allemand qui est tombé en admiration devant notre troupe, il en a parlé à tous ceux qu'il croisait ! Un matin alors que nous rangions le campement plusieurs sont passés en disant "oh c'est eux!"... C'est le "téléphone francigene !" 

Nous sommes en décalé avec eux, ici tout le monde marche dés 6h du matin, nous, nous partons vers 11h... ils nous ont rassurés, eux aussi souffrent de la chaleur !!! L'une d'entre eux nous apprendra une incroyable nouvelle :  il y aurait une autre famille française avec 4 enfants et deux ânes derrière nous ! Ça nous fait super plaisir de savoir qu'il y a d'autres fous! 

Nous allons de colline en colline en passant par les villages qui les surplombent, San quirico, Pienza, Monticchello... Ils sont tous magnifiques très bien préservés, avec des ruelles étroites, de belles églises ou palais. On sent vraiment un lieu chargé d'histoire, ici pas de lotissement ou d'immeuble. C'est vraiment très agréable de parcourir ces beaux paysages.

Mais qui dit beau dit beaucoup de touristes aussi... Il n'est pas facile pour nous d'être sans cesse pris en photo, sans même que l'on nous dise bonjour ou que l'on nous pose la moindre question sur notre périple, perturbant de voir des smartphones sortir des fenêtres des voitures qui ralentissent.... Nous faisons parti du folklore ! C'est normal, nous le comprenons, mais ce n'est pas évident à gérer !

Il y a quand même de nombreux touristes qui viennent nous parler. Notre démarche interroge et c'est tant mieux !

Lorsque nous faisons notre pause du midi nous cherchons de l'ombre et de l'eau, nous sommes donc régulièrement dans des parcs. Nous sommes à la foi admirés des curieux et indésirés des policiers. Ils sont inquiets de cette situation inhabituelle.

De ce que nous comprenons le plus gros problème sont les "popos" des ânes ! On s'est fait sifflé a plusieurs reprises, maintenant on prend les seaux et dès que la queue se lève c'est la course à celui qui arrivera avant la catastrophe !!! Ça énerve beaucoup Raph que la pollution des voitures, les déchets, les mégots et le béton ne choquent personne alors que les excréments d'un pauvre âne herbivore... Comme ils disent ici : é cosi !

Nous continuons à faire de riches rencontres. Un allemand (encore un ! Ça ne fait qu'accentuer l'admiration que Timoth leur porte!!!) nous a ouvert sa maison alors qu'il venait d'arriver d'Allemagne et de faire plus de 10heures de voiture ! Xavier est historien d'art, un homme passionnant qui a vécu dans plein de pays. On aurait pu rester des heures à écouter ses histoires ! Timothée s'exclame les yeux pétillants "mais il a une vie infini !". 

Un soir, alors que nous cherchions de l'eau pour notre bivouac, nous sonnons à une magnifique bâtisse, c'est une américaine, fraîchement débarquée de Californie qui nous aide. Après qu'ombeline lui dit "caldo" en tirant la langue, elle nous propose de nous baigner dans la piscine de sa maison de location. Je me retrouve les pieds dans l'eau dans une sublime piscine un verre de blanc à la main en train de papoter en anglais ! Le rêve !!!

Nous avons laissé la via Francigena pour ne suivre que les taux d'Assise. On a réussit à faire une bonne nuit dans une forêt, sans cailloux dans le dos, sans chien ni coq aux alentours, loin de la route et à l'ombre. Tous les paramètres étaient donc réunis pour que nous rechargions les batteries ! 

Chaque jour il fait entre 36 et 40°C, c'est toujours beaucoup trop chaud pour être dehors toute la journée mais on commence à se dire que c'est un fait. 

Aller, encore un dernier petit courage, il reste 113 kms et 325m 😉

P.S: Malouette nous avons réalisé la technique de la queleuleu dans l'ombre du cyprès 😉

Bonjour à tous, 

Un grand merci pour vos messages de réconfort suite au dernier article ! Ça fait chaud au coeur de se sentir soutenus !

Notre chemin se poursuit en Toscane, nous sommes actuellement entre Sienne et Buencouvento. Nous avons rejoins les chemins d'Assise, balisage d'un pellerinage qui part de Vézelay. Encore une fois c'est très bien indiqué et cet itineraire nous fait passer principalement par des sentiers. Il est quand même moins emprunté que la Via Francigena, nous avons perdu nos amis pellerins cette semaine ! Cela reste difficile pour Raph de ne pas avoir une carte précise à suivre, il vit un véritable exercice de lâcher prise !

Nous avançons très bien, le chemin est relativement plat et nous ne croisons pas de rivière qui pourrait nous faire faire de grandes pauses. Les champs sont très jaunes et les cours d'eau bien secs. Les habitants attendent la pluie avec impatience, selon eux, il n'a pas plu depuis le mois de mars. Hier nous avons eu quelques gouttes mais vraiment juste de quoi nous rafraîchir, même pas nous mouiller... Cela est la deuxième année consécutive que la situation est ainsi. 

Les paysages sont composés de jolies bâtisses en brique rouge, d'allées de cyprès caractéristiques même en plein milieu des champs. Ces grandes sucettes vertes sont très jolies mais n'offrent ni fruit ni ombre !!! Nous admirons les anciennes abbayes romanes et les différentes petites chapelles attenantes aux mâts des vignes. 

Je suis vraiment admirative des enfants qui nous suivent, sans l'avoir choisi, dans cette aventure. Le soleil devient vite insupportable. Dès 8 heures du matin nous cherchons l'ombre. Le soir nous réfléchissons avec précision sur l'emplacement de la tente pour essayer d'avoir le plus longtemps possible l'ombre et la fraîcheur du petit matin et gagner quelques minutes de sommeil ! Heureusement que la nuit existe ! 

Un jour où nous marchions depuis une heure dans les champs, je n'avais qu'un objectif : atteindre cette foutue forêt au loin, ça devenait une obsession... Je le sentais, j'allais craquer... Une fois arrivée sous un arbre, j'ai craqué... Et les enfants m'ont regardé :  "ça à l'air dur pour toi maman" ! Qu'ils sont adaptables ! ils avaient encore la force de chercher à faire une cabane ! Qu'elle chance j'ai d'avoir un mari qui gère toute la logistique et les crises de sa femme 😥. 

Cette semaine nous avons eu deux invitations spontanées pour passer la nuit ! A chaque fois c'est d'une grande richesse. Notre projet semble avoir du sens pour nos hôtes. Le premier avait une piscine... Une piscine !!! Rien que pour nous ! Si vous aviez pu voire nos têtes en mettant nos doigts de pieds dedans, un bain incroyable !

Un midi ce sont les ânes qui ont été gâtés par un italien :

Un soir où nous cherchions un coin, une petite dame dans une petite voiture s'arrête et nous propose, dans un français impeccable, de venir chez elle à environ 3kms "vous restez le temps que vous souhaitez!". Nous acceptons avec plaisir cette invitation et décidons de rester deux nuits chez Marie-Claude et Peter. Nous nous sentons comme à la maison ! Marie Claude propose de la peinture et des livres d'histoire en français aux enfants, Peter sort son traverso (grand père de la flûte traversière )... Nous partageons même un temps de prière ! "J'aime bien être dans une maison" me confie Cléo !

Après cette agréable pause nous reprenons notre rythme de nomade. Nous avalons les kilomètres et Assise nous paraît maintenant atteignable, plus que 160 kms !

Bonjour à tous !

Nous avons laissé le camion et le van vers Fucecchio, nous marchons désormais sur le sentier (très bien) balisé de la Via Francigena, chemin de pellerinage allant à Rome. 

Nous traversons avec vous la grande chaleur de cette semaine de canicule... et nous reprennons notre marche par une belle plaine, bien plate... 

Je ne vous cache pas que la reprise est difficile pour tout le monde. Il fait très très chaud, il y a peu d'air, peu d'ombre, tout est sec... C'est difficile de dormir pour les enfants.. C'est d'autant plus difficile, que nous venons de regouter au confort de l'eau au robinet, de la rapidité d'une voiture... Les enfants ne comprennent pas pourquoi nous choisissons cette difficulté, et aujourd'hui, nous même nous posons la question, pourquoi se faire tant de mal ? Jusqu'où continuer ?

Mais nous n'allons pas abandonner ! Il nous reste 5 semaines, ça nous paraît interminable ! Nous savons, qu'une fois à la maison, nous garderons de tellement beaux souvenirs de ce temps en suspend ! Nous essayons de motiver les troupes, il faut qu'on trouve de l'intérêt pour les enfants !

La Toscane est très belle avec ses allées de cyprès gigantesques, ses champs d'oliviers ou de vignes, ses grands champs couleur or. Mais nous avons du mal à l'admirer à sa juste valeur sous 39 degrés !Les moustiques apprécient particulièrement la peau tendre de Cléo et les taons celle des ânes ! 

La via Francigena est empruntée par de nombreux marcheurs, cyclistes... ils nous doublent en lançant des "buen camino !", Comment font-ils pour garder leur fraîcheur ? 

En gagnant quelques mètres d'altitudes dans les collines nous trouvons de l'air et même de la fraîcheur la nuit ! Ça fait un bien fou ! 

Nous traversons de beaux villages médiévaux en pierre rouge, San Miniato, Gambassi terme, San Giminiano... cette région a l'air riche d'histoire ! Notre caravane intrigue toujours. La traversée des villes nous offre des bains de foule, des tas de photos... Cela fait plusieurs fois qu'on nous donne de l'argent... Soit pour notre famille, soit pour une intention à déposer à Assise... Il n'est pas évident de recevoir cet argent, pour les enfants. Il est difficile d'être considérés comme des gens dans le besoin. Cela nous demande beaucoup d'humilité. A chaque don nous offrons une glace aux enfants ! 

Cela fait une semaine que nous marchons. Le moral remonte quand même de jour en jour. Les enfants sont très très courageux, même lorsque nous croisons de belles piscines bleues, sans personne ! Cela aussi est très formateur. Nous aurons peut être un autre vécu de nos baignades dromoises ! Peut être une autre façon d'appréhender les facilités que nous offrent le confort de la vie sédentaire ! Aujourd'hui nous avons trouvé une piscine municipale ! Parés de jolis bonnets de bains obligatoires, les enfants jubilent et se donnent à coeur joie ! 

Cette deuxième partie du voyage a donc une autre saveur... Nous entamons, je crois, un vrai pellerinage. Marcher sous cette chaleur et observer cette sécheresse, nous fais cheminer particulièrement pour notre maison commune, pour le respect que l'homme lui doit. 

Vous l'aurez compris, nous sommes dans un creux de notre voyage... Mais nous n'allons pas lâcher !!!

360 kms ! Tout à pied ! Jours après jours, qui s'égrènent comme les perles d'un chapelet, petites étapes par petites journées,  nous en sommes au total à presque 400kms ! Bravo les enfants !!!

Cependant nous avançons moins rapidement que prévu. Nous ne sommes pas que deux adultes, mais aussi quatre enfants qui ont besoin de temps pour jouer, profiter des squares et faire des pauses lors des temps de marche. Il s'agit de vivre un moment fort en famille, pas de pousser à l'extrême nos enfants !

Nous avons vite compris qu'il serait difficile d'être à Assise fin juillet. Nous aurions pu prolonger d'un mois supplémentaire le voyage afin de finir le périple, mais nous ne sommes même pas sûrs d'être arrivés fin août. Nous voulons avoir le temps de préparer la chambre de notre future collégienne, profiter des cousins et se remettre un peu dans un rythme normal à la maison et préparer la rentrée. 

Mais aller jusqu'à Assise est quand même notre objectif ! Nous décidons d'aller chercher notre camion avec le van, qu'un ami nous prête généreusement pendant tout ce temps, et d'avancer de quelques 250 kms puis reprendre les chemins d'Assise pour les 300 derniers kilomètres.

Nous sommes pile à la moitié du voyage. Nous nous offrons donc une pause dans un camping ( qui a accepté les ânes !!!) le temps que Raph aille à Crest. Il part vendredi matin. Le stop ne marche pas bien en Italie, il profite de la voiture de ses parents rentrant au col de Larche, puis continue le trajet en stop jusqu'à la maison. Cela lui fait tout drôle de nous quitter, d'aller à la maison qui n'est plus vraiment à nous en ce moment, de revoir les voisins qui se demandent ce qu'il fait là ! 

Pendant ce temps, avec les enfants nous ne faisons rien avec grand bonheur! Des lessives, des jeux de raquette... Timoth se charge du bien-être des ânes, Ombeline dévore des livres, Cléophée et Louise profitent de l'air de jeux du camping. La piscine est malheureusement fermée mais cela nous offre un petit camping très calme ! Quelle chance ! Surtout que nos enfants ne sont pas très camping-compatibles... Ils hurlent d'un bout à l'autre, courent dans tous les sens, lâchent les ânes au milieu des tables et du barbecue... Je savoure la praticité d'un réfrigérateur, de n'avoir qu'à tourner un bouton pour bénéficier de l'eau potable ou encore mieux : chaude!

Un homme venu pour le WE dans un mobile home vient nous voire, toit sourire "vous êtes très connus !" Il nous montre un article paru la veille dans la Gazette du coin et nous offre 6 jetons pour bénéficier d'une douche chaude !

Da Crest ad Assisi passando per Boves - La Guida

Boves - Una sorpresa che sembrava uscita da un libro di avventure, come quelli appena presi in prestito in biblioteca. E' questa l'inedita esperienza fatta dai bambini bovesani della classe I A martedì 7 giugno che, usciti dalla Biblioteca insieme con la maestra Fulvia Greborio, hanno incontrato una originale "formazione".

https://laguida.it

Raph nous rejoint dimanche matin après 6 heures de route ! On a bien avancé ! Le challenge maintenant est  faire rentrer les ânes dans le van... Ils détestent ça et la seule fois où nous avons essayer on a du faire appel à Laurent 😥.

Nous partons lundi midi de Mondovi après avoir mit plus d'une heure pour faire monter les ânes ... Caresses, carottes, avoine, force, aide d'une corde... C'est épuisant ! 

Nous roulons tout le reste de la journée direction Pise. Manque de pot on se trompe de route, on tombe dans des bouchons, il y a des travaux, les enfants veulent faire pipi... Bref c'est largement la journée la plus difficile depuis le début ! Il nous faut maintenant trouver un endroit qui garde notre camion et le van jusqu'à la fin de notre voyage...Il est 19h, je vois un pré avec des chevaux... Nous tentons au culot. Nous arrivons devant une immense demeure avec un haut portail et des caméras de surveillance... Par chance Martina parle un peu français, elle accepte tout de suite ! Quelle chance, c'est incroyable! 

Nous profitons de notre position géographique pour jouer les touristes une journée. Nous emmenons les enfants voir la tour de Pise et faire un plouf dans la mer ! 

La pause est fini, il va falloir reprendre notre rythme de pellerin... Nous ne dormons pas très bien, nous laissons quand même notre camion a de parfaits inconnus... INCH Allah !!!

Les parents de Raph sont arrivés avec courriers/revues/ livre pour les enfants, pastis et olives pour l'apéro ! Tout le monde était impatient de les retrouver ! 

Nous marchons 4 jours avec eux, à contourner Cunéo par le sud, les petits villages, les petits cols et l'ombre des châtaigniers. Nous n'avons trouver que du miel de châtaignier mais pas de crème de marron... Nous ne savons pas bien ce qu'ils font de toutes ces châtaignes mais les arbres sont magnifiques. Nous croisons souvent des ruines de hameau, de forts, témoignage d'une période riche pour cette région du Piémont et plus largement de l'Occitanie. Il semble y avoir eu beaucoup de lien entre les différents pays alpins et une attache particulière à la culture occitane. 

La présence des grands parents est un super relais pour nous ! Malouette ne tarie pas d'idée pour raconter des histoires, ce dont les filles raffolent ! Papic et Timoth se chargent des ânes, nous avons du temps pour discuter avec Raph !!!

Dans le centre de Boves, sur la place de l'église, beaucoup de passants viennent nous voir et poser des questions, dont une journaliste du journal local, une classe d'enfants de l'âge de Louise... C'est rigolo de se prêter au jeu des questions/réponses dans un pseudo italien-franglais ! Mais on arrive à se comprendre ! 

 A Chiusa di Pesio nous mangeons notre première glace artisanale italienne, un vrai délice ! Les enfants repèrent à des kilomètres les parcs pour enfants, ce sont souvent des lieux de pique nique ou goûter. 

Nous profitons de la présence d'Eric et Chantal pour aller jouer les touristes et manger au resto en amoureux à Cunéo. Je vous livre au passage une petite annecdote : nous avions du mal à comprendre la carte du resto alors je vais faire un tour sur la terrasse pour regarder les assiettes des autres clients, là je me tourne vers une table dont le plateau de charcuterie/fromage me plaisait "ciao ! Per favore Como se chiame?" En désignant le plateau, l'homme me fait un grand sourire et me tend la main "Mikaël !" ... Ah enchanté ! Moi c'est Claire !🤣   

La vielle ville est très jolie, animée, avec ses jolies façades colorées et les volets en persienne, sans parler des églises surchargées et rivalisant de dorure. Pour parfaire ce décor italien on a bien vu des vespas mais pas beaucoup d'Ape Piaggio, ça manque!

A très vite pour des nouvelles reposantes 😉

Ciao à Tutti !

Nous continuons notre descente de la vallée de la Stura avec toujours ce nuage de brume et humidité coincé entre les montagnes.

Nous arrivons vers la 1ere ville côté italien, Vinadio, en espérant trouver une pizzeria ouverte. Gagné ! Elle ouvre à 19h, un homme nous conduit dans le fort de la ville. Une immense infrastructure militaire du XIX ème siècle qui sert aujourd'hui d'entrepôt, pâturage à moutons, événements culturels... Nous installons les ânes et les tentes là, en plein cœur de la ville, dans un site historique ! Je ne pense pas que les militaires italiens s'imaginaient qu'un jour l'ennemi dormirai sous tente au coeur de la défense ! Les enfants parcourent les méandres des murailles, nous attachons les ânes et allons au resto, tranquillent, sans sac, bref normal quoi ! 

Les pizzas sont excellentes, c'est juste un peu stressant de devoir choisir parmi les 70 pizzas proposées ! On l'a bien mérité cette véritable pizza italienne que nous sommes venus chercher à pied !

En revenant Ramsès nous attendait devant la porte, sa longe au pied mais loin de son piquet, ce n'est pas la 1ere fois qu'il est détaché... Cette fois on en est sur, il sait défaire son mousqueton! Nous lui en mettons désormais un à vis ! Les nuits dans les centres ville ne sont pas des plus reposantes mais quel bonheur d'avoir pu s'offrir ce temps! 

Pour la suite de notre trajet, nous voulons contourner la grande ville de Cunéo, sa pleine et sa chaleur. Nous avons deux choix : par le nord en passant par la montagne, remonter à 1800m, itinéraire qui devrait être beau et frais mais qui nous obligerait à avoir un petit bout de plaine. Le second serait par les collines, ombragées et nous faisant flirter avec les 700m d'altitude. Raph se décide pour la haute montagne, lorsque nous aurons fait un plein de courses a Démonte la prochaine ville.

En chemin une famille insiste pour que nous dormions chez eux. Claudio et Martha sont garde-chasse, leur maison en rondin fraîchement sortie de terre est magnifique. Ils ont un petit Gabriele de 4 ans. Depuis l'approche de la frontière, Cléophée rêve d'une jolie maison italienne avec des copains de son âge ! La case est cochée !!! Ils nous offrent le repas du soir, des pizzas maison cuites dans un four à bois, bière, antipasti... Nous proposent douche et lessive... Ils sont d'un accueil incroyable alors qu'ils reçoivent des amis le soir même ! Une vraie leçon pour nous, j'espère que nous arriverons, à notre tour, à nous mettre au service des inconnus comme ils le font. Le lendemain ils nous proposent de rester pour le midi la météo annonçant un orage jusqu'à 14h. Mon mari aime avancer, s'inquiète des courses et de la logistique des jours à venir... Les enfants aiment jouer avec les jeux de Gabriele, et moi je suis bien au chaud et au sec devant une cheminée ! Je vous laisse deviner qui a gagné !!!

A 14h l'orage cesse effectivement nous laissant reprendre la route ! Claudio encourage Raph à nous faire passer par les collines. Nous suivons son conseil. 

En descendant la chaleur est de plus en plus importante. Nous faisons de grandes pauses de 13h a 15h. Passer par les collines nous fait aussi passer dans des lieux habités et rencontrer du monde.

On nous prend beaucoup en photo, parfois une voiture ralenti et on voit un smartphone sortir de la fenêtre, parfois on nous demande si c'est possible, parfois c'est la page Facebook d'une ville, parfois on nous demande de partir et la personne fait un selfie avec les ânes 🤣... On se demande bien ce qu'ils vont en faire de ces photos, j'espère qu'on ne sera pas encadrés sur le buffet de tous les Italiens !!!

Il y a des personnes pleines de questions, il y a les écoliers curieux, des personnes discrètes qui nous tendent simplement une spécialité du coin, et beaucoup de "braaaaaavo que Bella !"

Nos rencontres sont ponctuées de : " Assisi? tuto a piedi ?  Complimente"

et hop on nous offre des fraises fraîchement ramassées, des oeufs, des petits gâteaux, des bonbons et même des carottes pour les ânes ! Un monsieur que nous n'avions pas remarqué lors de notre pause méridienne nous apporte deux bouteilles de coca "c'est pour vous" impecable pour nous donner du courage avant la montée !

Que c'est bon cette chaleur humaine. C'est sur que ce voyage n'est pas facile tout le temps, que les enfants râlent pour marcher certains jours, que les copains et le confort manquent de temps en temps, mais ces petites surprises ont une saveur démultipliée. Chaque jour a sa petite ou grande surprise ! Nous savourons ce temps précieux que nous partageons avec nos enfants, ce temps suspendu, ces moments difficiles, ces montées raides, les coups de froid, la fatigue, mais aussi le plaisir d'un temps dans une rivière, l'émerveillement devant une luciole, la satisfaction d'avoir atteint le sommet de la ballade...

Notre chemin de déroule sur sentier ou toutes petites routes ombragées, avec des petites fontaines régulièrement. Nous entendons, non loin, la nationale du col. Cette vallée du Piémont a un air d'Ardèche avec ses châtaigneraies et jardins remplis d'hortensias, il y a aussi beaucoup d'arbres fruitiers ( ça y est les cerises commencent à être rouges !!!!). Une fois les tentes installées, le campement s'organise et on de sent un peu partout chez nous !

Malgré l'absence de certains chemins, notre chef de route nous mène de manière exemplaire en gérant carte et ânes ! 

Un matin, Timothée et Cléophée se sont réveillés avec de grosses plaques de boutons. Nous ne savons pas si c'est une allergie au soleil, à des herbes, ou des chenilles, mais cela les démangent et je suis un peu démunie pour leur venir en aide. Cléophée aura aussi 24h de grosse température. Pour l'instant nous avions bien été épargnés par les petits soucis de santé !

Aujourd'hui Cléophée va très bien, Timothée supporte ses boutons. Ils ont certainement dû avoir un coup de chaud et de fatigue... 

Prochaine étape les retrouvailles avec Papic et Malouette, les parents de Raph qui viennent partager quelques jours avec nous! Nous les retrouvons le 5 juin.

Nous vous embrassons fort.

PS: ce post est publié tardivement, excusez moi ! Je sais que certains se sont inquiétés... C'est vrai que ça prend du temps de rédiger ces articles, je repoussais toujours ! J'essayerai de me tenir à un/semaine 😉